mardi 17 septembre 2013

Le futur des communications organisationnelles : du fonctionnel au social

Rappel historique de l'évolution des théories de la communication organisationnelle

L'histoire des communications organisationnelles naît au début du 20e siècle avec la notion de fonction. Ainsi, l'entreprise est représentée comme un ensemble de fonctions reliées entre elles par leur objectif commun, soit la survie de l'organisation. L'un des grands théoriciens de cette approche fut Frederic Winslow Taylor, dont le travail se concentre sur l'efficacité de l'organisation, toute tâche devant contribuer à la réalisation de la mission de la manière la plus productive possible. Dans cet optique, la communication organisationnelle se limite à l'émission de directives hiérarchisées. Elle est surtout contrôlable et sert à réguler les activités. 

Cette pensée, encore d'actualité, commence à être remise en question dans les années 60. Suivra l'approche systémique, qui souligne l'existence de réseaux de communication internes, présents dans un système en relation avec l'extérieur. Ainsi, tout système a une complexité et une dynamique propre. Le concept de culture et sous-culture organisationnelles germe. La communication est influencée par ces réseaux et sert à les lier vers le but commun. Elle est également interactive, tant à l'interne qu'à l'externe. Pour la première fois, les individus et leurs interactions sont pris en compte et c'est à travers le langage que ces interactions sont analysables.

Je passerai rapidement sur les approches critiques de la communication, qui postulent que la communication est révélatrice des rapports de domination, ou de pouvoir. Entre Marx et Pierre Bourdieu, la communication organisationnelle devient un lieu de mainmise des pouvoirs en place sur les individus. Un principe particulièrement intéressant ressort cependant de cette approche : c'est par la diffusion généralisée de l'information que peuvent être contrebalancés ces flux de pouvoir.
La perspective culturelle, particulièrement étudiée dans les années 80, amène l'idée de systèmes de cognition et de symboles partagés par un ensemble d'individus au sein de l'espace structuré et normalisé qu'est l'organisation. Ces systèmes sont reconnaissables par leurs artéfacts, leurs valeurs et les croyances profondes les soutenant. Selon ce point de vue, la communication est culture, et vice-versa. 

Pour la première fois, la communication n'est plus une fonction, elle ne sert pas à quelque chose, elle est, tout simplement.

Finalement, en 2000, les approches constitutives remettent en question l'existence même de l'organisation comme entité structurelle. Ce sont les interactions ayant lieu en son sein qui donnent vie à l'organisation, et non le contraire. Le concept d'organizing de Karl E. Weick est particulièrement intéressant en postulant que tout individu est partie prenante de ce qu'il vit et donc influencé. La construction de sens devient un processus individualisé. En effet, c'est l'individu qui choisit, consciemment ou non, ce à quoi il va accorder son attention et comment il va interpréter la situation parmi un ensemble de lectures possibles. Ainsi, toute communication contribue à faire évoluer le sens donné par les individus à l'environnement qui les entoure et c'est à travers les liens et les interactions que ce sens est partagé.

Le lien avec le Web social

Le Web social représente un nouveau paradigme dans la l'évolution des théories de la communication organisationnelle. Jusqu'à maintenant, les communications étaient concentrées dans un lieu restreint, souvent géographiquement identifiable, et donc facilement analysable. Si les organisations se sont en partie approprié les outils du Web social de gestion des connaissances (wikis et Intranet principalement), elles ne peuvent plus contrôler l'ensemble des communications faites à leur sujet et en leur sein. Ainsi, les interactions (entre employés, entre organisation et clients) se déplacent lentement hors de la portée de l'organisation. Quels seront les effets d'un tel déplacement sur les communications organisationnelles ? Car le Web social, dont l'existence est centrée sur les réseaux, multiplie les interactions et contribue ainsi à la création de sens, ce qui va bien au-delà de la réputation. Les usagers du Web créent des langages spécifiques, transmis autour de centres d'intérêts partagés, multipliant ainsi les sous-cultures.

La place actuelle du Web social dans les communications organisationnelles
Habituées à une communication instrumentale, les organisations ont peu évolué depuis l'apparition du Web il y a vingt ans. Si Internet a eu un impact profond sur la business, il en a eu peu sur la gestion. Internet a permis l'émergence de nouveaux modèles d'affaires et a augmenté l'efficience de la gestion des opérations. Cependant, à part quelques entreprises basées sur l'innovation constante (Apple, Google), Internet n'a pas changé la manière dont ces organisations sont gérées, car elles n'ont pas encore réellement pris en compte l'évolution de celui-ci comme source d'interactions sociales constantes.

En plein apprentissage de l'intégration du Web social dans leurs stratégies marketing (seulement 14 % des entreprises québécoises sont présentes sur les réseaux sociaux en 2013), la majorité des entreprises ne peuvent pas l'intégrer dans leurs activités de gestion. Standardisation, spécialisation, hiérarchie, conformité et contrôle restent les mots clés de la gestion actuelle. Cette culture fonctionnaliste majoritaire est centrée autour de la rhétorique et du recadrage, dans une communication unilatérale et non pas interactive. 

Source de pérennité lors du dernier siècle, cette approche se transforme en fardeau face aux défis actuels : accélération rapide du rythme des changements technologiques et sociaux, compétiteurs aux modèles d'affaires évolutifs car centrés autour de la technologie et d'Internet, disparition des barrières géographiques et idéologiques, transition rapide vers une économie créative, difficulté d'attraction des talents et pressions accrues des investisseurs pour un rendement rapide.

Également, les acteurs à prendre en compte se diversifient (blogueurs, médias Internet, consommateurs sur le Web, chercheurs d'emplois sur le Web, réseaux sociaux, etc. ). 

Comment adapter son modèle d'affaires à cette nouvelle réalité ? Et surtout, comment faire évoluer l'organisation vers une approche communicationnelle où le pouvoir est largement distribué entre une diversité d'acteurs internes et externes plutôt que d'être concentré dans les mains de quelques individus?

Les paradigmes de la communication 2.0

Le concept de communauté est fondamentale à la réponse à ces questions. Imagées, les communautés Web seraient des marchés plutôt que des organisations : les regroupements sont définis par les intérêts des membres et non par une structure externe préexistante. Leurs mots clés sont plutôt portée, intérêts, intention et engagement et leurs barrières sont floues donc évolutives. Une communauté Web se forme de manière spontanée et dynamique dans le but de partager, d'être ensemble et non pas d'agir pour atteindre un objectif.

Si des relations de pouvoir s'y inscrivent, comme dans toute dynamique de groupe, elles sont définies par les mots clés présentés. Ce sont les personnes les plus participatives et engagées, celles ayant le plus de connaissances sur le sujet et les plus promptes à les partager qui ont une meilleure portée, donc plus de pouvoir. Une communauté est par essence éphémère, ses membres pouvant la quitter à tout moment ou choisir de participer à un autre groupe. Ainsi, toutes les communications sont interactionnelles, car c'est par elles que se détermine l'existence même de la communauté, généralement autogérée. Tout cela est très éloigné de la hiérarchie organisationnelle habituelle.

 

Significations pour le futur

En 2012, Gartner publiait ses prédictions pour 2013, comme quoi, à travers l'usage du Web et de technologie de l'information, les outils sociaux et collaboratifs deviendraient de plus en plus utilisés au sein des organisations. Gartner présentait les prévisions suivantes :
  •  En 2015, 80% des efforts dédiés au social business n'atteindront pas les résultats attendus à cause d'un leadership inadéquat et d'une dépendance aux technologies.
  •  En 2015, 20% des organisations utiliseront des outils de surveillance des médias sociaux pour prévenir et contrôler leur réputation.
  • En 2016, 50% des organisations auront un réseau social interne et 30% d'entre eux seront considérés aussi essentiels que le courriel et le téléphone.
  • En  2017, la majorité des nouvelles interfaces et applications présenteront une fusion des caractéristiques du jeu, du mobile et du social.
Ces prévisions soulignent la lenteur et la difficulté des changements organisationnels nécessaires pour faire évoluer l'usage de la communication interne et externe vers l'interactionnel. Elles soulignent également l'inévitabilité de la transformation des organisations fonctionnelles en organisations sociales.
La compréhension des approches communicationnelles, culturelles et constitutives peut servir de base à cette transformation. En effet, la première étape est de qualifier la culture réelle de l'organisation et l'écart entre celle-ci et l'état désiré. L'analyse de la communication selon l'approche culturelle peut fortement contribuer à cette qualification en identifiant les éléments suivants[1] :


Caractéristiques
Perspective culturelle
Organisation
Finalité
Sens créé (crédibilité, vision)
Décision
Centralisée et décentralisée
Unité de base de l'organisation
Systèmes (groupe-communauté-réseau) liés sur la base de la culture, des valeurs, des symboles, des aspirations partagées
Structure
Reflète la culture
Force d'intégration
Culture, valeurs
Fonction du supérieur
Interpréter la complexité, discours de vision, porteur de culture
Attitude vis-à-vis du travail
En fonction du sens créé
Communication
Contenu
Tâches, social, sens prescrit et sens dégagé
Direction
Descendante, horizontale et ascendante ; traverse les frontières du système
Canaux
Multiples, à travers les réseaux, les discours, les récits, porteurs de symboles, de valeurs
Style
Formel et informel, adaptatif

Et quel devrait être l'état désiré? Une organisation adaptative et évolutive, capable de s'approprier et d'intégrer rapidement de nouvelles tendances et de créer des courants d'innovation pour les faire fructifier.

Selon l'approche constitutive, ceci se traduit en une communication basée sur l'interaction entre les personnes, dans la mesure où ces experts ont l'occasion de se connaître et d'échanger des informations et les connaissances nécessaires à l'action collective, tout en ayant la latitude décisionnelle et les moyens d'improviser et de tester leurs idées. La création de communautés dans une dynamique sociale comparative au Web s'avère une réponse parfaite à ce défi. C'est ce que tenteront de faire les organisations, avec un succès relatif.

 

Dans  vingt ans, le Web social comme plateforme de partage d'intelligence collective

En 2035, l'individu est roi. Il doit évoluer dans une société en manque de ressources, durement frappée par les changements climatiques. Les gouvernements ont perdu leur pouvoir d'encadrement, pris en main par les multinationales. Le pouvoir mondial évolue selon les coalitions, dont les pays en voie de développement sont la clé. L'instabilité politique mondiale est forte et les crises économiques nombreuses. Dans les pays industrialisés, l'âge moyen des travailleurs est de 48 ans et les organisations de toutes sortes font face à un manque de relève.  

Les organisations sont devenues flexibles et adaptables, tant dans leur structure que dans les processus internes. La participation à de nombreux réseaux et la collaboration avec les compétiteurs pour faire évoluer les produits, sont présentes. La production est entièrement assumée par des robots : seules l'idéation et la conception sont effectuées par des employés, qui travaillent sur des projets spécifiques en équipes virtuelles réparties à travers le monde dans une structure décentralisée. La majorité d'entre eux font du télétravail.

Ces employés communiquent dans un espace Web dédié à la collaboration. Ces espaces coûtent maintenant plus cher à maintenir que des bureaux, vu le manque de bande passante, mais ils sont devenus absolument nécessaires au fonctionnement d'une organisation, car ils sont la source de toutes ses innovations. L'intelligence d'une organisation est sociale et collaborative, basée sur l'apprentissage en continu et la communication interactive. 

Les individus ont de fortes compétences en recherche dans les réseaux sociaux et sont capables de les utiliser pour développer leurs propres réseaux de contacts et de partage des connaissances. Ils les nourrissent en leur dédiant la moitié de leur temps de travail, à la demande de leurs employeurs. Ce sont des spécialistes, très en demande dans leurs marchés respectifs de par leur capacité à trier rapidement l'information, l'analyser et l'utiliser, car la masse de données leur parvenant est gigantesque. Ils travaillent à partir d'une interface bio-numérique. Celle-ci est connectée en permanence au Web, ainsi qu'aux objets de nature fonctionnelle l'entourant qui sont connectés en réseaux.

 

Un long chemin à parcourir

D'ici un an

Le défi ne sera pas technologique mais organisationnel. D'ici un an, l'intérêt des décideurs quant à l'utilisation de réseaux sociaux internes pour connecter les employés, identifier et partager l'information de manière intelligente, sera en augmentation. L'achat et la mise en œuvre de réseaux sociaux internes seront donc accrues. Leur usage restera cependant très encadré et limité aux structures existantes. La majorité des projets entrepris failliront, car la difficulté d'intégration de ce nouvel outil par les gestionnaires intermédiaires aura été sous-évaluée.  

Les sites Intranet et les courriels continueront à être la principale source d'information interne. En somme, il y aura peu de changements!

D'ici cinq and

Les décideurs auront les compétences et l'équipe en place pour décider comment utiliser les initiatives provenant de leurs réseaux sociaux pour augmenter la valeur de l'entreprise. Cela signifie qu'ils auront identifié comment déployer ce réseau interne en offrant un encadrement restreint tout en sécurisant les données. Le réseau sera également connecté aux autres outils de l'organisation tant par les applications que les outils de communication tel que le courriel. 

Des outils de collaboration seront implantés et réellement utilisés par des équipes restreintes, probablement en charge de l'innovation et des technologies de l'information. Les gestionnaires nourriront l'ensemble de ces outils sociaux, mais pas de manière proactive. Leur rôle évoluera vers l'animation des échanges dans le but de favoriser la coopération et d'entretenir la confiance. Cet aspect commencera à être intégré dans leur évaluation annuelle.  Cependant, peu d'entre eux réaliseront ce rôle à plein potentiel.

L'information provenant directement des clients à travers les réseaux sociaux sera considérée comme primordiale et aura une réelle influence sur les décisions stratégiques.

 

Conclusions

Le principal défi reste l'adaptation structurelle, car une communication sociale basée sur l'interaction ne peut fleurir que dans une structure ouverte. Ceci exige une toute nouvelle approche de gestion, qui ne naîtra que sous la contrainte. Ces contraintes seront générées par l'évolution mondiale caractérisée par un manque de ressources, tant humaines que matérielles. Celles-ci mèneront-elles à la vision collaborative de la communication organisationnelle en 2035? Rien n'est moins certain!

En effet, si le Web évolue très rapidement, ce n'est pas le cas des organisations. L'adaptation à cette nouvelle réalité exige une vision à long terme supportée par de fortes compétences en gestion du changement, ainsi qu'une communication transversale entre tous les départements, des ressources humaines au T.I. Un nouvelle dynamique avec les employés, basée sur la confiance, soutenue d'une gestion de la performance par résultats, doit être mise en place. Et surtout, il faut inventer et instaurer une nouvelle structure organisationnelle horizontale, ce qui remet en question les pouvoirs établis dans les structures actuelles, généralement verticales. Cette nouvelle répartition du pouvoir est selon moi la plus importante barrière.

Voilà pourquoi je crois que ce sont de nouvelles organisations, dont le modèle d'affaires et les services seront basés sur la communication sociale dans sa plus grande diversité, qui, en réussissant, créeront un nouveau paradigme, tout comme l'ont un jour fait Apple et Google. Elles naîtront probablement d'un travail de collaboration fait sur le Web ou à l'université ; elles seront créatives et façonnées par la jeune génération, élevée avec un clavier entre les mains et une forte adhésion à la réalité virtuelle.


[1] La communication organisationnelle, approches, processus et enjeux, Grosjean, Sylvie, Bonneville, Luc, Chenelière Éducation, Montréal, 2011, p. 137

samedi 10 août 2013

Billet libre : L'impact du Web social sur la gestion

Quels changements amènent le Web social sur les pratiques de gestion? Quels aspects du domaine sont les plus touchés?

Lentement mais sûrement, le Web influence l'ensemble de nos pratiques en offrant une interface commune qui permet de réunir tous les acteurs pertinents autour d'une même plateforme en n'ayant pratiquement aucune limite de capacité. Que ce soit le partage de documents ou de bases de données, l'édition d'informations ou la communication en direct, les processus de création et de production s'accélèrent. De façon générale, les applications web permettent une communication intégrée et simultanée en éliminant les barrières géographiques et physiques.

Cependant, cette accélération a un coût : si les TIC sont bien implantés en entreprises, la fonction Ressources humaines n'a pas suivi ce développement et commence à peine à s'adapter aux nouveaux besoins créés par cette implantation.

Le rapport L'impact des TICS sur les conditions de travail du Centre d’analyse stratégique et la direction Générale du Travail du gouvernement français,  présente cinq principaux risques  :
  • une augmentation du rythme et de l’intensité du travail
  • un renforcement du contrôle de l’activité pouvant réduire l’autonomie des salariés
  • un affaiblissement des relations interpersonnelles et/ou des collectifs de travail
  • le brouillage des frontières spatiales et temporelles entre travail et hors- travail
  • une surcharge informationnelle

Également, il ne faut pas oublier que l'usage du Web varie entre les générations, ce qui crée une différence marquée dans les compétences. Et ces préoccupations ne concernent que l'implantation des TICS dans les organisation, alors imaginez les impacts de l'ajout du Web social dans les pratiques qui, selon moi, sera intégré dans les dix prochaines années.

Le rapport présentait plusieurs recommendations, dont :
  • l'intégration systématique des utilisateurs de TIC, les DRH et les représentants du personnel dans toutes les étapes de la mise en œuvre de projets
  • le renforcement de la formation des salariés en fonction des évolutions de leur système d'information 
Je crois cependant que la source de la gestion de ce changement réside dans la formation des gestionnaires.  De manière générale, les entreprises promeuvent des experts dans les postes de gestionnaires. Ceci permet de favoriser l'expertise interne et la connaissance des processus. Il y a cependant un revers à cette médaille : le travail du gestionnaire est tout autre que celui de l'expert.

Il y a urgence pour les entreprises de développer des formations obligatoires et des mécanismes de suivi de la performance des nouveaux gestionnaires. Il en est de même pour les gestionnaires en poste, qui doivent développer les compétences nécessaires pour appuyer leurs employés en cette période de changement continuels. En effet, le gestionnaire est la clé de voute de l'entreprise, et leur développement professionnel et personnel devrait en être la priorité!

vendredi 9 août 2013

Billet libre : Les caractéristiques d'un bon blogue

Après huit semaines en tant que blogueuse, je crois avoir identifié les caractéristiques d'un bon blogue :
  1. Avoir un sujet central. Il est possible de s'en retirer l'espace de quelques billets, mais pour être lu, il faut attirer un public cible, qui s'intéresse à votre sujet.
  2. S'intéresser aux autres blogues sur le même sujet. C'est en lisant que vient l'apprentissage et l'envie de partager les nouvelles connaissances et réflexions. 
  3. Intégrer des liens dans ses propres articles vers les articles de blogues qui nous ont interpellés. En effet, c'est bon pour le référencement, mais c'est avant tout un simple acte de reconnaissance.
  4. Intégrer des liens vers des sources externes. Citer ses sources, mais surtout offrir de nouveaux liens qui eux-même complètent la réflexion entamée, c'est bonifier l'expérience offerte aux lecteurs.
  5. Y donner un point de vue personnel. Oui, le choix des sujets forme déjà un point de vue. Cependant, un lecteur veut VOTRE point de vue sur VOTRE choix.
  6. Y écrire selon une fréquence régulière. Et oui, cela prends du temps! Mais c'est en écrivant que l'on devient meilleur et le dixième billet est beaucoup plus rapide à écrire que le premier.
  7. Faire une recherche avant d'écrire. Pour identifier ses sources et les liens complémentaires, circonvenir votre sujet et votre point de vue.
  8. Avoir du plaisir et avoir le goût d'apprendre, car il faut du souffle pour être blogueur et ce souffle ne vient que par le plaisir et non par l'obligation.
Sur ce, je vous souhaite bonne rédaction!

jeudi 8 août 2013

Module 7-billet 2 : Hacktivisme et culture justiciaire

Aujourd'hui, le 8 août 2013, deux jeunes hommes ont été appréhendés par la police du Nouvelle-Écosse dans une affaire de viol.

En avril, leur présumée victime se suicidait, brisée par la cyberintimidation dont elle se disait victime par la publication anonyme sur Facebook d'un film présentant l'événement de violence qu'elle avait subi. Cette jeune fille se prénommait Rehtaeh. Elle avait 16 ans. Son histoire a fait le tour du monde lorsque ses parents se sont élevés contre la cyberintimidation, mais également contre le manque d'intérêt que le viol collectif de leur fille avait soulevé au sein de la police canadienne, qui avait abandonné l'affaire par manque de preuve.

Cet intérêt s'est considérablement accru lorsque Anonymous, un regroupement de hackers qui se labelle comme hacktiviste, a identifié deux des présumés violeurs et a offert cette information à la police:


L'enquête a été à nouveau ouverte, pour finalement mené à l'arrestation d'aujourd'hui. Mais quel impact peuvent avoir des groupes tel que celui-ci ? Est-il négatif ou positif? L'hacktiviste utilise la technologie pour atteindre un objectif. Dans le cas de Rehtaeh, la cause était sociale. C'était également une bataille à grande visibilité médiatique positionnant favorablement le groupe. Il est cependant clair que le processus judiciaire a été perverti par cette action. 

Est-ce que l'intention militante d'amener deux criminels devant la justice justifie la perversion d'un système? Parle-t'on ici de cyber-terrorisme ou d'avancement sociétale?

Ceci est un billet de blogue qui présente plus de questions que de réponses. Dans un monde ou le Web prend de plus en plus d'espace comme plateforme d'expression politique, des groupes tels qu'Anonynous peuvent occuper un rôle de contre-pouvoir aux systèmes bien établis. Ceci est, à mon avis, le véritable sens social de la révolution du Web.


jeudi 1 août 2013

Module 7-Billet 1 : La culture d'entreprise

Le concept de culture d'entreprise a été beaucoup étudié dans le domaine de la gestion. Il a prit tout son sens lorsque la gestion du changement est devenu une approche nécessaire aux nouveaux projets, particulièrement les projets technologiques. J'aime l'approche de Gerry Johnson, qui inclut dans les aspects structurelles d'une organisation que ses aspects intangibles telles que les valeurs et les histoires. Je vous invite également à lire cet excellent article sur Mindtools à propos du concept de web culturel et de son utilisation!

Laissons M. Johnson lui-même nous parler de son concept et du lien avec la stratégie d'entreprise:





Le Web social est en train de faire évoluer les cultures d'entreprise, particulièrement dans les entreprises innovantes qui l'utilisent. Premièrement, les attentes des clients changent, de par leur capacité à s'informer et communiquer entre eux, la prise en compte des besoins individuels et la communication avec l'entreprise par les réseaux sociaux. Le Web social est également parti prenante des moyens de production de l'entreprise, changeant la façon de réaliser des produits et/ou services en influançant les processus internes de communication. Également, les flux d'information sont de plus en plus complexes à gérer et analyser.

Dans un tel contexte, la capacité d'adaptation devient une ressources nécessaire et celle-ci est tout à fait dépendante de la culture de l'entreprise.


Module 6-billet 2: Identité numérique et adolescence

Les adolescents sont en pleine transformation identitaire. Celle-ci inclut souvent une recherche sur le style vestimentaire, les habitudes de vie et les valeurs. Est-ce que leur identité numérique reflète réellement leur identité en construction?   

Wikipédia décrit le concept d'identité numérique comme un lien technologique entre une entité réelle (la personne) et une entité virtuelle (sa ou ses représentation(s) numériques). L'usage du terme représentation numérique m'apparaît particulièrement intéressant. Le Larousse définit le mot représentation au sens psychologique comme une perception dont le contenu se rapporte à un objet, à une situation, à une scène, du monde dans lequel vit le sujet. Dans le contexte de l'identité numérique, il s'agit de la représentation de soi-même.  

Durant l’adolescence, le jeune est tiraillé entre deux tendances : exprimer son identité personnelle et s’identifier à celles des autres. L’adolescent veut s'identifier à des amis, des groupes, des célébrités. Le Web social lui permet de montrer son appartenance. C'est ainsi que naît l'espace pour la représentation numérique, décrite dans le diagramme ci-dessous comme étant complexe avec plusieurs facettes possibles, certaines étant plus présentes que les autres au gré de l'évolution de l'individu et de son engagement sur le Web.



La quadrant ÊTRE et PROJETÉ, représentant l'identité narrative, m'interpelle particulièrement. C'est une identité qui s'exprime par les écrits et les histoires. C'est une construction sociale basée sur les relations et ce nous leur racontons, ce qu'elle nous communique sur le sujet et comment nous l'interprétons. Très bien décrite dans cet article, l'identité narrative m'apparaît un aspect central pour analyser les pratiques des adolescents sur le Web.

Une fois connectés, les adolescents créent un ou des profils, qui servent de portraits numériques. Généralement multiples, ces profils peuvent être véridiques ou inventés. A l'aide du texte, de l'image, de la vidéo, et surtout avec leur choix de liens partagés, les adolescents composent un profil qui est la représentation de l'image qu'ils ont d'eux-mêmes. Ils entrent ensuite virtuellement en relation avec leurs amis, qui réagissent à leurs choix par des commentaires.

Ces trois fonctionalités – profils, listes d'amis, commentaires – constituent la structure de base des résaux sociaux. Je ne peux que conclure qu'en communiquant avec un ou des groupes d'amis qui partagent les mêmes intérêts, mais surtout la même recherche existentielle, l'adolescent utilise le Web comme une trame narrative qui participe à la définition de son identité, ce qui peut peut-être expliquer la grande popularité des réseaux sociaux chez ces utilisateurs.

mercredi 31 juillet 2013

Module 6-billet 1 : Réponse à L'effet humaniste du Web

J'aimerais répondre au dernier billet du Blogue de Louisette, membre du groupe INF 6107 : L'effet humaniste du Web.  Avant tout, merci Louisette pour ce billet respectueux sur une minorité peu visible et de tout temps incomprise. J'ai cependant un questionnement, centré sur l'effet humaniste du Web.

Oui, le Web est devenu un lieu de regroupement pour les minorités sexuelles. Dans son livre La régulation sociale des minorités sexuelles, Valérie Daoust conclue qu'Internet aide à la diversification des identités sexuelles et à leur empowerment, à la fois aux plans individuel, social et communautaire, favorisant ainsi leur implication politique et leur réseautage.

Cependant, le Web est également devenue une endroit de regroupement pour toutes les minorités sexuelles. Ainsi, Wikipedia décrit l'apologie de la pédophilie, une nouveau courant, comme l'ensemble des actions, écrits et prises de position ayant visé à faire accepter socialement la pédophilie ou simplement à en faire l'éloge. L'article précise que, rejeté par les militants pour les droits humains dans les années  80, l'arrivée d'Internet dix ans plus tard a offert aux pédophiles de nouveaux moyens de communications et de contacts. Naissent ainsi plusieurs groupes de militants avec vitrine sur le Web, dont au Québec Les amis des minorités sexuelles sans tabou.

La cybercriminalité est également devenu un fléau. Ainsi, La Presse présentait le 23 juin dernier un portrait de jeunes arnaqueurs ivoiriens qui se servent d'Internet de manière frauduleuse. Ces jeunes forment des groupes à l'identité spécifique où la criminalité est valorisée.

Il serait possible de nommer de nombreux exemples prouvant que le Web a un effet humaniste et également son contraire. Les groupes sociaux, dont le développement était limité par la géographie et les limites communicationnelles, sont maintenant en explosion. L'individu joint un groupe par choix et par plaisir, parce que cela est cohérent avec ses valeurs, que celles-ci soient acceptables socialement ou non. Cette association est donc pour lui synonyme de reconnaissance, généralement avec des conséquences positives.

En somme, le Web est un nouvel espace, en développement constant, peu cadré par la législation et aux ramifications politiques et sociales illimitées. Le désir d'humanisme représente le souhait d'une société juste, dont le Web serait la représentation. Je ne pourrais mieux résumer cette vision que par cet écrit de Milad Doueihi publié dans Le Monde le 8 avril dernier, Pour un humanisme numérique, qui précise que dans cet urbanisme numérique, il faut le rappeler, les plateformes sont essentielles, non pas par ce qu'elles gèrent l'accès et le stockage, mais parce qu'elles sont devenues, grâces aux activités des usagers, des lieux de convergence entre information, communication, savoir et sociabilité.