mercredi 31 juillet 2013

Module 6-billet 1 : Réponse à L'effet humaniste du Web

J'aimerais répondre au dernier billet du Blogue de Louisette, membre du groupe INF 6107 : L'effet humaniste du Web.  Avant tout, merci Louisette pour ce billet respectueux sur une minorité peu visible et de tout temps incomprise. J'ai cependant un questionnement, centré sur l'effet humaniste du Web.

Oui, le Web est devenu un lieu de regroupement pour les minorités sexuelles. Dans son livre La régulation sociale des minorités sexuelles, Valérie Daoust conclue qu'Internet aide à la diversification des identités sexuelles et à leur empowerment, à la fois aux plans individuel, social et communautaire, favorisant ainsi leur implication politique et leur réseautage.

Cependant, le Web est également devenue une endroit de regroupement pour toutes les minorités sexuelles. Ainsi, Wikipedia décrit l'apologie de la pédophilie, une nouveau courant, comme l'ensemble des actions, écrits et prises de position ayant visé à faire accepter socialement la pédophilie ou simplement à en faire l'éloge. L'article précise que, rejeté par les militants pour les droits humains dans les années  80, l'arrivée d'Internet dix ans plus tard a offert aux pédophiles de nouveaux moyens de communications et de contacts. Naissent ainsi plusieurs groupes de militants avec vitrine sur le Web, dont au Québec Les amis des minorités sexuelles sans tabou.

La cybercriminalité est également devenu un fléau. Ainsi, La Presse présentait le 23 juin dernier un portrait de jeunes arnaqueurs ivoiriens qui se servent d'Internet de manière frauduleuse. Ces jeunes forment des groupes à l'identité spécifique où la criminalité est valorisée.

Il serait possible de nommer de nombreux exemples prouvant que le Web a un effet humaniste et également son contraire. Les groupes sociaux, dont le développement était limité par la géographie et les limites communicationnelles, sont maintenant en explosion. L'individu joint un groupe par choix et par plaisir, parce que cela est cohérent avec ses valeurs, que celles-ci soient acceptables socialement ou non. Cette association est donc pour lui synonyme de reconnaissance, généralement avec des conséquences positives.

En somme, le Web est un nouvel espace, en développement constant, peu cadré par la législation et aux ramifications politiques et sociales illimitées. Le désir d'humanisme représente le souhait d'une société juste, dont le Web serait la représentation. Je ne pourrais mieux résumer cette vision que par cet écrit de Milad Doueihi publié dans Le Monde le 8 avril dernier, Pour un humanisme numérique, qui précise que dans cet urbanisme numérique, il faut le rappeler, les plateformes sont essentielles, non pas par ce qu'elles gèrent l'accès et le stockage, mais parce qu'elles sont devenues, grâces aux activités des usagers, des lieux de convergence entre information, communication, savoir et sociabilité.


jeudi 25 juillet 2013

Billet libre : L'effet des vacances

De retour de trois semaines de vacances et ayant oublié le mot de passe de mon ordinateur, dormant très bien toutes les nuits et d'une bonne humeur rarement vue cette année, je me suis demandé si c'était le cas pour tous les travailleurs québécois.

Selon les normes du travail, tout travailleur a droit à deux semaines de vacances continues s'il a d'une à cinq années de service et à trois s'il en a plus. Pourtant, le canal Argent titrait cette semaine Trop peu de vacances pour les Québécois? et présentait des statistiques qui m'apparaissent inquiétantes :
  • 35% des Québécois prennent deux semaines de vacances
  • 19% en prennent trois
  • 71% des jeunes de 18 à 34 an prennent des vacances alors que 20% des 55 ans et plus n'en prendront pas. La Presse titrait d'ailleurs cette semaine un article Moins de vacances en été pour les 55 ans et plus.
  • 55% des personnes interrogées estiment de pas avoir assez de temps pour recharger les batteries.
L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, commanditaire du sondage CROP ayant dévoilé ces statistiques, estime que « c’est un résultat préoccupant, quand on pense aux multiples problèmes de santé physiques et mentaux associés à l’épuisement professionnel. Les gestionnaires doivent s’assurer de préserver ce moment de répit pour leurs employés, afin de leur permettre de décrocher complètement du travail. Sinon, les risques d’absentéisme augmentent à long terme ».

Pourtant, une culture organisationnelle axée sur un équilibre entre le bien-être des employés et celui de l'organisation est un facteur d'attraction majeur dans un processus de dotation. Et le repos offert aux travailleurs et une forte représentation de cette culture. Dans un marché compétitif, où les meilleurs candidats ont le choix du poste et de l'entreprise pour laquelle il voudront travailler, et considérant le départ à la retraite massif des baby-boomers qui seront remplacés par la nouvelle génération aux valeurs centrées sur l'équililbre travail-famille, il serait temps que les entreprises québécoises réfléchissent aux vacances qu'elles offrent à leurs employés dans l'objectif d'en faire un outil d'attraction stratégique!

mercredi 24 juillet 2013

Billet libre : Coca-Cola et obésité, prise 2

Donna Mulholland, responsable du marketing chez Coca-Cola, affirme que le fait que l'entreprise lance une campagne publicitaire contre l'obésité ne signifie pas qu'elle admette être en partie responsable du problème.

Voici quelques faits, tirés d'un article pertinent de Marie Allard de La Presse du 24 avril dernier.

L'approche marketing choisie par Cocal-Cola fait réagir. Je vous invite d'ailleurs à lire les commentaires écrits par les Internautes dans le blogue de Protégez-vous pour avoir une idée des opinions négatives relativement généralisées concernant cette approche.


Si Coca-cola affirme avoir effectuer un développement important de la vente de ses produits sans sucre, la majorité de son chiffre d'affaires provient toujours de ses produits d'origine. Saviez-vous qu'en moyenne, les boissons sucrées contiennent environ 7 cuillères à thé de sucre par canette de 355 ml. Les boissons gazeuses et énergisantes en contiennent souvent encore davantage. La coalition québécoise sur la problématique du poids, du site Web dont sont tirés ces derniers chiffres, estime que les boissons sucrées, particulièrement les boissons gazeuses, sont un facteur contributif à l'augmentation de l'obésité de par leur prix très bas combiné à leur forte promotion.


Est-il éthique pour une entreprise de centrer sa politique de dons et de développement social autour du problème auquel ses produits contribuent ? Car il est certain que les produits de Coca-Cola contribuent à l'obésité, particulièrement l'obésité infantile!
 
La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est définie de plusieurs manières par plusieurs intervenants au niveau mondial. Elle consiste principalement en une philosophie de gestion prônant un respect des lois internationales et de l'éthique des affaires au niveau des points suivants : la gouvernance de l'organisation, les droits de l'homme, les relations et les conditions de travail avec les employés, l'environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs ainsi que les communautés et le développement local (selon la norme ISO26000, à lire sur Wikipédia). Considérée par plusieurs comme la voie nécessaire pour un meilleur développement industriel, la RSE est un mouvement en croissance. Industrie Canada a d'ailleurs développé divers outils pour aider les entreprises canadiennes à réussir le virage vers la RSE. L'un de ceux-ci s'arrête à l'aspect marketing des produits, dont les principales caractéristiques devraient être celles-ci :
  • La crédibilité
  • La pertinence
  • L'efficacité
  • Être distinctif
Là où la bât blesse pour Coca-Cola, c'est dans la crédibilité. En affirmant que le nouvel élan social de l'entreprise ne signifie pas que celle-ci admet les torts que ses produits causent à la société, Coca-Cola perd toute légitimité. Si Coca-Cola avait réellement eu une approche RSE, elle aurait donné une information pertinente et fiable sur l'impact réelle de ses produits. La négation accompagnant la publicité crée un message contradictoire, qui annule le potentiel effet bénéfique sur la réputation de l'entreprise pour le transformer en une vague de rejet de la part des consommateurs. Cette vague va t'elle se transformer en refus d'achat? J'en doute fortement. Mais c'est la première fois dans l'histoire de l'entreprise qu'une bonne action se transforme en activité de gestion de crise, et ceci est en grande partie dû au changement de mentalité des consommateurs avertis qui utilisent la force du Web pour se faire entendre!